16/04/2012

Échange de procédés

Film évoqué dans ce message:
Le palanquin des larmes de Jacques Dorfmann
关于影片“花轿

Je passe vingt-deux semaines en Chine sur "Le palanquin des larmes". Ce tournage, venu très tôt dans ma filmographie, est un immense et inoubliable souvenir.
Nous sommes à la fin des années 80, la Chine s'ouvre. Beaucoup de gens, hors des grande villes, n'ont jamais vu d'européens et, sur les décors extérieurs notre présence provoque d'énormes attroupements.
Le Polaroïd est inconnu de la majorité des chinois. Quoi de plus magique que cette machine capable en son ventre, de polariser la lumière en quelques secondes et de cracher par la fente qui lui tient lieu de bouche, un rectangle de papier venu on ne sait d'où?  
Au pays de l'enfant unique, j'ai l'idée de photographier des femmes avec leur bébé. Je leur demande de poser là, comme elles sont. Les sourires sont sur les visages, la gentillesse est exprimée. Tout d'abord, je prends une photo argentique, puis très vite avec le Polaroïd je fais une seconde photo. L'expression des visages change alors instantanément. Les regards sont braqués sur l'appareil bruyant en train de tirer sa langue de papier.
Je frotte la base du polaroïd entre mon pouce et mon index, et les cris de joie croissent lorsque les femmes voient le visage de leur enfant apparaître. L'enthousiasme et l'émotion sont immenses quand je fais cadeau de la photo Polaroïd.
J'ai donné les Polaroïds, mais il me reste ces tirages de photos couleurs. C'est, somme toute, un échange de bons procédés, mais surtout, un échange humain d'une très grande chaleur. 

Ressemblance...
Un petit bouddha joufflu.
Photo prise à Yixing en décembre 1986. La petite fille me chantait une comptine: Ciseau, pierre, feuille.

Vive les couleurs!
Des jumelles au pays de l'enfant unique... laquelle est la plus inquiète?
Une grand-mère et sa petite fille.

Voici deux Polaroïds issus du tournage du Palanquin des larmes: deux d'une petite fille et un autre d'un bébé qui figurent le même personnage dans le film à des âges différents.
Trop fondant!