C'est "Asphalte" de Samuel Benchetrit. Un film poétique, divinement farfelu.
Gustave Kervern est très attachant en Sterkowitz.
Il est le voisin du premier étage qui refuse de participer au financement d'un nouvel ascenseur. Plus tard, en chaise roulante, il l'utilisera sans scrupule.
Il est le photographe du dimanche charmeur d'infirmière. Il parviendra à se mettre debout pour aller lui tirer le portrait, un appareil argentique et un Polaroïd autour du cou.
Valéria Bruni-Tedeschi (l'infirmière) et Gustave Kervern (Sterkowitz)
Sur l'écran, l'appareil tire la langue dans un fracas familier
Des polas, j'en ai, et j'en fait beaucoup.
Je regarde donc avec plaisir Sterkowitz "polaroïder" des ciels tourmentés.
Depuis 2008, la pellicule pour photo instantanée n'est plus la même. Ombre d'elle-même, elle a désormais besoin d'égards pour révéler toutes ses couleurs.
Ainsi, le film ImpossiblePZ 680 préfère voir le jour dans le noir, le PX 70 se fixe sur papier dans un grand suspense, quant au Color 600, il lui faut trente minutes pour se développer...
Tout ceci est bien technique n'est ce pas?
Revenons à l'essentiel.
De son propre aveu, Sterkowitz ne met pas de pellicule dans son appareil argentique, alors on se doute bien qu'un protocole de soins pour pola est le cadet de ses soucis...
On retiendra qu'il se fout des contraintes Sterkowitz.
Pour lui tout est possible, même si c'est impossible.
La preuve, en ce moment on le projette bien sur l'écran d'une salle obscure.
Et il vient de me repérer assise dans le noir.
Sterkowitz, ramdam au coeur, crève l'écran.
Il laisse choir ses fragiles polas entre mes mains.
Ils se dévoilent doucement. Tous magnifiques.
Et soudain, sans prévenir...
Les appareils sur l'estomac rebondi...
Se balancent, s'entrechoquent...
Et me chamboulent.
Les pellicules "Impossible" sont sensibles à la lumière. Il faut protéger la photo à la sortie de l'appareil pendant les quatre premières minutes du développement. |
c'est beau !!!!! ce que tu écris !
RépondreSupprimer