16/12/2012

Le king des congs

King-Kong (1933)

J'aime la chanson de Zizi Jeanmaire qui s'intitule King-kong.
Les paroles et la musique sont de Serge Gainsbourg.

« J'étais dans un snack-bar
À me refaire les ongles
Égarée dans la jungle
En rêvant de Tarzan
Arrive un malabar
Une espèce de gorille
Dont le regard en vrille
Me perça jusqu'au sang

Ah King Kong King Kong King Kong
Des congs t'es le king
Ah King Kong King Kong King Kong
T'es le king des congs

Me rev'là au snack-bar
À m'refaire une frimousse
Égarée dans la brousse
En rêvant d'Jim la jungle
Arrive un grand gaillard
Une espèce de voyou
Dont le regard en-d'ssous
M'fit rougir jusqu'aux ongles

Ah King Kong...

Je m'retrouve au snack-bar
À m'refaire une patience
Égarée dans les transes
En rêvant d'Luc bras d'fer
V'là qu'arrive une armoire
À glace un bellâtre
Dont le regard bleuâtre
Me mit les pattes en l'air

Ah King Kong...

De nouveau au snack-bar
À m'refaire une santé
Égarée en forêt
En rêvant de King Kong
Arrive un beau lascar
Une espèce de métèque
Dont l'regard aussi sec
Me fit comme un coup d'gong

Ah King Kong... »

King-Kong, de Peter Jackson. Naomi Watts (2005)

Tout comme Zizi Jeanmaire, lorsque je suis égarée dans la jungle, dans la brousse, dans les transes, ou en forêt, et que, me refaire les ongles, une frimousse, une patience, ou une santé, ne me suffit pas, je vais au cinéma. Parce que là, et seulement là, je peux voir et rêver de Tarzan, de Jim la jungle, de Luc bras d'fer, de King Kong. 
Et si sur l'écran, le regard en-d'ssous du comédien m'fait rougir jusqu'aux ongles, si son regard en vrille me perce jusqu'au sang, si son regard bleuâtre me met les pattes en l'air, et aussi sec me fait comme un coup d'gong... 
La spectatrice que je suis est comblée. 
Mais, je n'oublie jamais que dans la vraie vie, un malabar, une espèce de gorille, un grand gaillard, une espèce de voyou, une armoire à glace, un bellâtre, un beau lascar, une espèce de métèque, risque de me contrarier... 
Je n'oublie jamais que l'acteur est aussi un homme.
Quoi de plus naturel en somme?
Un homme capable du pire et du meilleur.

Robert Armstrong et Fay Wray. King-Kong (1933)